ÉPHÈSE
paradis pour archéologues actuels et en devenir
Nous avions vu Troie, et nous nous proposions de voir Pergame et Éphèse. Notre petit contre temps nous a forcés à choisir. Et nous avons bien choisi.
La fondation d’Éphèse repose sur une jolie légende selon laquelle Androcole (?), au Ve siècle avant Jésus-Christ, après avoir consulté un oracle aurait choisi cet emplacement à la suite d’une anecdote assez cocasse. L’oracle lui aurait dit de construire un temple en l’honneur d’Artémis là où le poisson et le sanglier lui indiqueraient. Cuisant des poissons pour son souper, l’un d’eux se mit à frétiller, sauta du poêlon, emportant avec lui quelques tisons.. Malencontreusement, il tomba dans un bosquet, qui s’enflamma. Le feu fit peur à un sanglier qui s’y cachait et qui naturellement détala à toute allure. L’oracle s’était réalisé, Artémis eut son temple. Temple qui fut connu comme une des sept merveilles du monde antique, mais dont il ne subsiste qu’une seule colonne où nichent, année après année un couple de cigognes…
La ville d’Éphesus (en latin) compta quelques 250 000 à son apogée. Elle était alors un port prospère. Aujourd’hui située à sept kilomètres de la côte, ce sont les sédiments, des changements climatiques et probablement des séismes qui sont à l’origine du déplacement du littoral. C’est d’ailleurs ce qui expliquerait son abandon progressif. Mais trêve de badinages historiques et géographies, passons aux choses sérieuses : les ruines
Premier coup d’œil en entrant sur le site,
le Théâtre.
25 000 places. Gigantesque. Évidemment, on teste l’acoustique. Impeccable. Les Romains étaient peut-être fous, mais ils l’avaient l’affaire. Aux deux tiers des gradins (la partie la plus élevée étant fermée aux visiteurs), j’entends Marguerite discuter avec Éloïse sur la scène en contrebas. L’emplacement est idéal, au creux d’une vallée, face aux vents dominants venant de la mer, on y présente, parait-il, encore quelques spectacles. Vu l’état de la scène, les possibilités sont limitées, le Cirque du Soleil devrait s’adapter considérablement… mais les représentations doivent être féériques.
On est impressionné par tant de grandeur. Fidèle à sa nature, Nicolas fouille le sol pour y dénicher des vestiges. Nous ne vous en avons pas parlé, mais depuis notre visite d’Hampi, en Inde, Nicolas a décidé de devenir archéologue. Depuis qu’il est tout petit, il scrute le sol en marchant et fait des tas de découvertes (dont 100 $ dans la rue, quand il avait 2 ans) Voici les premiers trésors qu’il a déterrés là-bas.
Découvertes faites à Hampi en Inde (quelques instants plutôt, nous avions conclu, lui et moi, que le métier qui lui conviendrait le mieux est celui d'archéologue), Ce qui à moi semblait être un caillou parmi des centaines d'autres cailloux, s'avéra être des portions de poteries anciennes !
Mais, vous vous imaginez bien qu’ici aussi il a trouvé toutes sortes de choses. Et le plus incroyable, c’est que nous sommes tombés sur une équipe d’archéologues autrichiens (l’Autriche est très impliquée sur le site) avec qui nous avons discuté pour identifier les pièces que Nicolas avait trouvées. Comme toujours, le front de bœuf, qui ose s’approcher du cordon de sécurité et qui interpelle les gens, c’est celle qui parle le plus mauvais anglais de la famille… moi. Mais pour notre plus grand bonheur, une Française faisait partie de l’affaire et a pu répondre à nos questions. Nico a devant lui quelques années d’université avant d’être archéologue!
Mais le soleil est cuisant. Nous ne sommes pas ce qu’on peut appeler des lève-tôt, donc on visite pendant les heures les plus chaudes de la journée, quand le soleil est à son zénith. On a beau se trouver dans la ville où se sont réfugiés St-Jean et Marie, où même St-Paul est venu quelque temps, on a beau fouler les traces du concile de 431, où il fut décidé que Jésus était fils de Dieu et que Marie était la mère de Dieu, après la visite des ruines de
l’Église de Marie,
les enfants ont chaud et nous quittent pour se réfugier à l’ombre et siroter une slush.
Et les parents, seuls, poursuivent la visite, et qu’est-ce qu’ils découvrent? Que la suite de la visite est franchement extraordinaire, qu’ils n’ont vu qu’une petite partie du site et pas la plus intéressante. On se désole et ça teinte notre visite d’une petite déception, mais bon…
L’Agora
est tellement vaste, c’était la place du marché à l’époque, on est estomaqué. J’adore les chapiteaux des colonnes, c’est incroyable qu’on puisse sculpter la pierre de cette manière. Mais bon, je me calme…
Je n’avais pas encore vu
la bibliothèque de monsieur Celsus !!!
Construite en 117 après Jésus-Christ, incendiée en 263, et victime d’un séisme au Xe siècle, elle a été relevée par un architecte et un archéologue entre 1970 et 1978. Haute de 16 mètres, elle en met plein la vue. Je ne me lassais pas de la photographier. Il faut dire qu’elle me faisait de l’œil, me surprenant à chaque détour… Vraiment éblouissante.
Viennent ensuite
des maisons en terrasse.
Elles furent ensevelies par un séisme (peut-être le même), ce qui a contribué à la qualité de leur conversation. Après des années de fouilles, elles ont été restaurées, et aménagées de façon à faciliter le travail des archéologues. C’est vraiment fascinant de voir leur travail, c’est un immense terrain de jeu, comme un casse-tête géant. Et mon fils qui n’est même pas là pour voir tout ça!!!
Pour finir, un petit coin loufoque :
les toilettes publiques.
Environ cinquante sièges côte à côte, sans cloisons… On dit que c’était un lieu d’échange! J’imagine mal la chose, mais bon, autre temps, autres mœurs…
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